Danse-Lycée-Scénario enseignement-Octave MONZIES-Sylvain RIGLER

De Conservatoire EPS


Octave MONZIES - Lycée Victor Hugo - Marseille - Année 2020


Sylvain RIGLER - Lycée Victor Hugo - Marseille - Année 2020


Danse ton BLAZE

Cette vidéo intitulée « Danse ton Blaze » a pour but de présenter une entrée en activité danse, à la fois signifiante et adaptée à des élèves lycéens de seconde, issus exclusivement d’établissements d’éducation prioritaire de Marseille.

L’objectif de cette première séance est de les engager facilement et rapidement dans une phase de recherche du mouvement au sein du processus de création artistique. Les vidéos présentées sont

La situation

L’élève doit dessiner avec différentes parties de son corps, les quatre premières lettres de son prénom. Ces 4 lettres, misent bout à bout, constitueront son « blaze » [1]

Organisation

- 4 zones de travail sont matérialisées avec des couleurs différentes et correspondent aux 4 lettres du blaze à trouver.

- Les exigences sont différentes dans chacune des zones :

  • 1ère lettre : utiliser deux parties du corps et un déplacement
  • 2ème lettre : deux parties du corps et un saut
  • 3ème lettre : deux parties du corps et un passage au sol
  • 4ème lettre : deux parties du corps et au choix (un déplacement, un saut ou un passage au sol)


Pour pouvoir passer dans la zone suivante, l’élève doit faire valider sa lettre par l’enseignant. L’enseignant est donc le garant du respect des critères de réussite :

- Respecter les exigences de zones - Réaliser un geste ample - Avoir une implication corporelle importante

Deux avantages pédagogiques de cette organisation spatiale

  • MOTIVATION : au fur et à mesure que les zones se vident, les élèves passifs finissent par s’engager de plus en plus intensément pour ne pas stagner dans la zone.
  • GESTION DE L’HETEROGENIETE : non seulement chaque élève avance et travail à son propre rythme, mais aussi, l’enseignant peut identifier très rapidement les élèves en difficulté dans l’activité danse et adapter son intervention en différenciant les exigences, les contraintes et les contenus.

Suite de la situation

Une fois que leur « blaze » trouvé, les élèves se mettent en binôme et s’apprennent mutuellement leur phrase chorégraphique dans le but de l’effectuer à deux à l’unisson. Le « blaze » individuel devient donc un « blaze » commun de 8 lettres. L’enseignant à la possibilité de laisser se regrouper les élèves de façon affinitaire ou bien d’imposer certains binôme en dyade dyssimétrique (si possible de niveaux proches) pour ne pas laisser un élève seul, et potentiellement échec, face à ses difficultés.

Cette phase de co-apprentissage des blazes est le moment pour l’enseignant de travailler avec les élèves sur la lisibilité de leur geste, la synchronisation du mouvement, l’écoute, ou encore sur l’acquisition de différentes méthodes pour apprendre et faire apprendre un mouvement en danse.

Séances suivantes

Après cette entrée dans l’activité qui a pour objectif d’engager le plus grand nombre d’élèves (issus de milieux défavorisés rappelons-le) dans le déclenchement de mouvements dansés amples et à forte implication corporelle, les séances suivantes pourront reprendre l’organisation pédagogique en 4 zones pour qu’ils s’engagent plus intensément et plus spécifiquement dans chacune des phases du processus de création artistique que sont : l’exploration (déjà initiée dans cette séance), l’enrichissement, la composition et la présentation devant spectateurs.

Notre intervention s’inscrit évidemment dans les attendues des programmes d’enseignement de l’EPS relatifs au BO du 22 janvier 2019, qui stipulent :


« Au cours de l’année de seconde, compte tenu de la diversité des parcours de formation au collège et de l’hétérogénéité des publics scolaires, les élèves doivent être engagés dans un processus de création artistique »


Au sein du Champs d’Apprentissage 3 (CA3), la séquence d’enseignement en danse doit permettre à l’élève de contribuer à l’atteinte des attendus de fin de lycée (AFL) :

  • « S’engager pour composer et interpréter une chorégraphie collective selon un projet artistique en mobilisant une motricité expressive et des procédés de composition »
  • « Se préparer et s’engager, individuellement et collectivement, pour s’exprimer devant un public et susciter des émotions. »
  • « Choisir et assumer des rôles au service de la prestation collective. »


Classe de Seconde (Lycée Victor Hugo - Marseille) - Année : 2020


Question de Frédérique Herbez (La Réunion) :

Question de Frédérique Herbez (La Réunion) :

Comment envisager la suite de la séquence d’enseignement ? En termes d’utilisation du blaze, de contenus, d’objet d’enseignement, de thème chorégraphique ?

En ce qui concerne la poursuite de la séquence, la phrase chorégraphique du blaze est reprise telle quelle, parfois retravaillée, enrichies ou parfois prolongée en fonction des séances.

A titre indicatif par exemple :

  • la deuxième séance peut s’intéresser à l’objet d’enseignement lié à la VISTESSE et aux TEMPS. En partant de « statues statiques » prélevées dans les œuvres « street art’ » de BANKSY, l’élève va reprendre son blaze en incorporant une statue statique sur 8 temps entre chaque lettre. Puis l’élève va modifier chacune de 4 lettres de son blaze (le même qu’en séance 1) en y modifiant et variant la vitesse d’exécution (très vite, très lent, accéléré, décéléré)
  • la troisième séance peut s’intéresser à la création de nouvelles lettres autour de l’objet d’enseignement lié à l’ENERGIE (lourd, léger, saccadé, moue etc…)


La poursuite des contenus et objets d’enseignement sont liés aux procédés de composition (répétition, inversion, cascade, canon, leitmotiv etc..), aux relations entre danseurs, à l’utilisation de l’espace, et évidemment aux rôles de chorégraphe et de spectateurs.


Mais au final, le blaze reste un fil conducteur commun tout au long de la séquence qui va progressivement être approprié par le groupe de danseur en fonction d’un thème chorégraphique personnalisé qu’ils choisiront eux même. Ainsi en fonction de leur thème, il est possible de demander aux groupes de choisir un (nouveau) Blaze collectif commun, en lien avec leur thème, qui peut revenir comme un leitmotiv. Attention toutefois à ne pas multiplier les blazes car les élèves comme le professeur peuvent vite s’y perdre. Il faut donc selon nous, 2 blazes maximum dans une séquence : un « blaze individuel » et éventuellement un « blaze collectif »

  1. Dans la culture « street art’ », le blaze (apocope du mot « blason »), correspond au nom que se donne un artiste pour signer ses œuvres, et notamment beaucoup utilisé par les taggeurs, ou bien encore les rappeurs.